ROMANS

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Les cinq romans de Michel Seuphor, à forte teneur autobiographique, témoignent des engagements et des aspirations de l’auteur tout autant que de ses transformations intérieures au contact du monde rural. Ses expériences de vie sont à la fois terribles et transcendantes pour le poète, dans cette période couvrant la seconde guerre mondiale. Faisant face à la mort, aux désillusions de la foi en l’église, elles témoignent de sa quête inconditionnelle d’une liberté toujours chèrement reconquise pour penser et agir selon sa conscience. A travers les portraits des principaux personnages, auxquels il s’identifie, sa conscience s’élargit et s’approfondit de roman en roman.
Son dernier roman Le monde est plein d’oiseaux quitte la forme romanesque comme on quitte une époque pour s’épanouir, à sa manière, dans un style qui fait fusionner la fable et la pensée philosophique et moraliste avec la poésie. Le personnage de Calf, qui apparait pour la première fois dans cet ouvrage, en est le cœur.

Sophie Berckelaers

Les cinq romans de Michel Seuphor, à forte teneur autobiographique, témoignent des engagements et des aspirations de l’auteur tout autant que de ses transformations intérieures au contact du monde rural. Ses expériences de vie sont à la fois terribles et transcendantes pour le poète, dans cette période couvrant la seconde guerre mondiale. Faisant face à la mort, aux désillusions de la foi en l’église, elles témoignent de sa quête inconditionnelle d’une liberté toujours chèrement reconquise pour penser et agir selon sa conscience. A travers les portraits des principaux personnages, auxquels il s’identifie, sa conscience s’élargit et s’approfondit de roman en roman.
Son dernier roman Le monde est plein d’oiseaux quitte la forme romanesque comme on quitte une époque pour s’épanouir, à sa manière, dans un style qui fait fusionner la fable et la pensée philosophique et moraliste avec la poésie. Le personnage de Calf, qui apparait pour la première fois dans cet ouvrage, en est le cœur.

Sophie Berckelaers

Maison des ruines à Anduze, habitée par les Seuphor de 1934 à 1939

Maison Claire, habitée par les Seuphor de 1939 à 1945

Maison des ruines à Anduze, habitée par les Seuphor de 1934 à 1939

Maison Claire, habitée par les Seuphor de 1939 à 1945

Histoires de Grand Dadais

Ramgal (Belgique), Thuillies, 1938

HISTOIRES DE GRAND DADAIS

Michel Seuphor, édition de 1938 (le manuscrit a été rédigé à Anduze de juin 1935 à octobre 1936)

L’auteur, connu surtout comme poète et essayiste, s’aventure ici pour la première fois dans le genre narratif.
… La simplicité juvénile de l’écriture et de la pensée est une caractéristique de Michel Seuphor, dont on a pu dire qu’il « possède abondamment le don d’enfance, qui est tout à la fois fraîcheur d’âme, alacrité du cœur et générosité de l’esprit »…
Ceux qui ont aimé les autres ouvrages de SEUPHOR auront la joie de retrouver ici, sous une forme particulièrement vivante, tous les thèmes favoris de l’écrivain : le culte de la pauvreté, l’amour de la nature, l’effusion exaltante de la foi, le don de soi sans mesure.

Grand dadais peut et doit être dans toutes les mains. Ceux qui le comprennent ne cesseront de toujours l’aimer davantage, car ils découvriront en lui l’ami du plus intime de leur cœur, le libérateur de leur capacité d’amour la plus secrète et la plus pure.
« C’est moi votre maître, dit Grand Dadais lui-même au début du livre, et c’est de moi seul en somme que vous avez besoin ». Et pourquoi donc ? Parce que « je ne suis qu’un enfant, mais un enfant qui parle et qui vous parle, un enfant qui n’a pas peur des coups ».
Aussi Grand Dadais le paiera-t-il de sa vie dans un acte final tragique qui est aussi, et dans le plein sens du mot, une apothéose.

Extraits de presse diffusé lors de la première parution en 1938

HISTOIRES DE GRAND DADAIS

Michel Seuphor, édition de 1938 (le manuscrit a été rédigé à Anduze de juin 1935 à octobre 1936) 

L’auteur, connu surtout comme poète et essayiste, s’aventure ici pour la première fois dans le genre narratif.
… La simplicité juvénile de l’écriture et de la pensée est une caractéristique de Michel Seuphor, dont on a pu dire qu’il « possède abondamment le don d’enfance, qui est tout à la fois fraîcheur d’âme, alacrité du cœur et générosité de l’esprit »…
Ceux qui ont aimé les autres ouvrages de SEUPHOR auront la joie de retrouver ici, sous une forme particulièrement vivante, tous les thèmes favoris de l’écrivain : le culte de la pauvreté, l’amour de la nature, l’effusion exaltante de la foi, le don de soi sans mesure.

Grand dadais peut et doit être dans toutes les mains. Ceux qui le comprennent ne cesseront de toujours l’aimer davantage, car ils découvriront en lui l’ami du plus intime de leur cœur, le libérateur de leur capacité d’amour la plus secrète et la plus pure.
« C’est moi votre maître, dit Grand Dadais lui-même au début du livre, et c’est de moi seul en somme que vous avez besoin ». Et pourquoi donc ? Parce que « je ne suis qu’un enfant, mais un enfant qui parle et qui vous parle, un enfant qui n’a pas peur des coups ».
Aussi Grand Dadais le paiera-t-il de sa vie dans un acte final tragique qui est aussi, et dans le plein sens du mot, une apothéose.

Extraits de presse diffusé lors de la première parution en 1938

Histoires de Grand Dadais

Ramgal (Belgique), Thuillies, 1938

Les évasions d'Olivier Trickmansholm

Aubier, Paris, 1939. Réédition Le Pavois, Paris, 1946

Extraits de presse diffusé lors de la première parution en 1939,
conservés par Suzanne Seuphor

LES ÉVASIONS D’OLIVIER TRICKMANSHOLM

L’écriture des Évasions racontée par Michel Seuphor

« En octobre 1937, le tonnerre a retenti dans le ciel serein sous lequel je vivais. L’hebdomadaire Sept qui marchait bien et était une excellente affaire, reçut l’ordre de Rome de cesser de paraître pour raisons financières. C’était un choc terrible pour moi. La plus haute autorité catholique maniait allègrement le mensonge. Du même coup, instantanément, sombraient mon gagne-pain et ma confiance en l’Eglise. Cela a été très grave, Suzanne pourrait le raconter mieux que moi. Je suis resté dix jours seul, enfermé dans une chambre, sans parler, sans même la voir. La seule chose que je faisais était de descendre ramasser des feuilles mortes, de les rapporter dans un sac à l’étage, pour les faire brûler dans l’âtre. (…)
Ma femme m’apportait mes repas dans ma chambre. Elle croyait que j’étais fou. Au bout de dix jours, j’ai dit : « j’ai trouvé le mot ». Elle m’a cru réellement malade. « Quel mot, mon chéri ? ». Le mot évasion et j’ai ajouté « remporte le plateau, je descends. Je mange avec toi et le petit ». Lorsqu’elle m’a vu à table, elle a constaté que j’étais normal. Il paraît qu’instantanément, je me suis mis à écrire le livre qui allait s’appeler Les évasions d’Olivier Trickmansholm. J’ai écrit très vite, d’abondance, un manuscrit qui a été immédiatement au point, alors que d’autres ont parfois été refaits, refondus cinq ou six fois. Il a été édité juste avant la déclaration de guerre, par Aubier aux éditions Montaigne. Un jour, Aubier m’envoie un télégramme à Anduze, m’invitant à un déjeuner offert aux membres de l’Académie Goncourt. « L’affaire est dans le sac ! ». Nous avions le Goncourt pour les Evasions d’Olivier Trickmansholm. J’ai emprunté de l’argent et suis venu à Paris. Charmant déjeuner dans l’appartement d’Aubier, rue de Fleurus, avec cinq ou six membres de l’Académie du Goncourt. Ensuite, dans le salon à côté, entretien plein d’esprit, très agréable. L’affaire était faite !
Quelques jours après, la guerre était déclarée et le prix Goncourt remis à plus tard. Fernand Aubier avait décidé qu’il n’y aurait pas de guerre, parce qu’il ne le voulait pas. Il devint furieux et laissa tout tomber. Quant à moi, cela m’était égal, il me semblait qu’il y avait eu mal donne. Le Goncourt ne pouvait pas être pour moi. Je suis, aujourd’hui encore, heureux de ne pas l’avoir eu, car il aurait orienté ma vie dans une autre direction. »

Michel Seuphor, Une vie à angle droit

Éditions de la Différence, 1988, p 77

LES ÉVASIONS D’OLIVIER TRICKMANSHOLM

L’écriture des Évasions racontée par Michel Seuphor

« En octobre 1937, le tonnerre a retenti dans le ciel serein sous lequel je vivais. L’hebdomadaire Sept qui marchait bien et était une excellente affaire, reçut l’ordre de Rome de cesser de paraître pour raisons financières. C’était un choc terrible pour moi. La plus haute autorité catholique maniait allègrement le mensonge. Du même coup, instantanément, sombraient mon gagne-pain et ma confiance en l’Eglise. Cela a été très grave, Suzanne pourrait le raconter mieux que moi. Je suis resté dix jours seul, enfermé dans une chambre, sans parler, sans même la voir. La seule chose que je faisais était de descendre ramasser des feuilles mortes, de les rapporter dans un sac à l’étage, pour les faire brûler dans l’âtre. (…)
Ma femme m’apportait mes repas dans ma chambre. Elle croyait que j’étais fou. Au bout de dix jours, j’ai dit : « j’ai trouvé le mot ». Elle m’a cru réellement malade. « Quel mot, mon chéri ? ». Le mot évasion et j’ai ajouté « remporte le plateau, je descends. Je mange avec toi et le petit ». Lorsqu’elle m’a vu à table, elle a constaté que j’étais normal. Il paraît qu’instantanément, je me suis mis à écrire le livre qui allait s’appeler Les évasions d’Olivier Trickmansholm. J’ai écrit très vite, d’abondance, un manuscrit qui a été immédiatement au point, alors que d’autres ont parfois été refaits, refondus cinq ou six fois. Il a été édité juste avant la déclaration de guerre, par Aubier aux éditions Montaigne. Un jour, Aubier m’envoie un télégramme à Anduze, m’invitant à un déjeuner offert aux membres de l’Académie Goncourt. « L’affaire est dans le sac ! ». Nous avions le Goncourt pour les Evasions d’Olivier Trickmansholm. J’ai emprunté de l’argent et suis venu à Paris. Charmant déjeuner dans l’appartement d’Aubier, rue de Fleurus, avec cinq ou six membres de l’Académie du Goncourt. Ensuite, dans le salon à côté, entretien plein d’esprit, très agréable. L’affaire était faite !
Quelques jours après, la guerre était déclarée et le prix Goncourt remis à plus tard. Fernand Aubier avait décidé qu’il n’y aurait pas de guerre, parce qu’il ne le voulait pas. Il devint furieux et laissa tout tomber. Quant à moi, cela m’était égal, il me semblait qu’il y avait eu mal donne. Le Goncourt ne pouvait pas être pour moi. Je suis, aujourd’hui encore, heureux de ne pas l’avoir eu, car il aurait orienté ma vie dans une autre direction. »

Michel Seuphor, Une vie à angle droit

Éditions de la Différence, 1988, p 77

Les évasions d'Olivier Trickmansholm

Aubier, Paris, 1939. Réédition Le Pavois, Paris, 1946

Extraits de presse diffusé lors de la première parution en 1939,
conservés par Suzanne Seuphor

Douce province

Michel Seuphor, Marguerat, Lausanne, 1941

Douce province

Michel Seuphor, Marguerat, Lausanne, 1941

DOUCE PROVINCE

Extraits de presse diffusés lors de la parution en 1941

• Quel art dans la touche ! Quelle pénétration sous l’apparente nonchalance du ton ; quelle inquiétude religieuse aussi, dégagée de toute littérature. (Jean Nicollier, Gazette de Lausanne).

• Un beau roman et un précieux document humain… L’œuvre s’achève à la veille de la guerre que nous vivons, mais elle dépasse le cadre du temps. (Express).

• C’est de l’âme de la France qu’il s’agit. La province ne fait que prêter son nom, ou, pour mieux dire, elle est la tranquille cellule où cette âme se cherche et se reconnaît… Un grand débat à la veille de grands évènements (Neue Zürcher Zeitung).

• Une œuvre extrêmement profonde et émouvante, une œuvre poignante de vie, d’angoisse, tragique par le duel constant de l’intelligence et du cœur, et qui s’achève par un cri de foi sublime qui fait songer au Resurrexit de la Messe en ré de Beethoven, jaillissant des ténèbres de la mise au tombeau. (Revue de Lausanne).

• Michel Seuphor se révèle avec Douce Province comme celui de tous les jeunes écrivains d’aujourd’hui qui représente le mieux l’exigence contemporaine d’une renaissance spirituelle authentique. (Le Mémorial).

• Tous les débats qui nous ont passionnés ont ici leur écho, la France contemporaine y vibre avec toute son âme. Et à travers la peinture des types les plus divers, une dominante : cette dure conquête, d’une fidélité à l’esprit. Ce n’est pas seulement un beau livre et un témoignage authentique, mais aussi un hommage à la pure énergie du cœur. (Henri Lemaitre, Positions)

DOUCE PROVINCE

Extraits de presse diffusés lors de la parution en 1941

• Quel art dans la touche ! Quelle pénétration sous l’apparente nonchalance du ton ; quelle inquiétude religieuse aussi, dégagée de toute littérature. (Jean Nicollier, Gazette de Lausanne).

• Un beau roman et un précieux document humain… L’œuvre s’achève à la veille de la guerre que nous vivons, mais elle dépasse le cadre du temps. (Express).

• C’est de l’âme de la France qu’il s’agit. La province ne fait que prêter son nom, ou, pour mieux dire, elle est la tranquille cellule où cette âme se cherche et se reconnaît… Un grand débat à la veille de grands évènements (Neue Zürcher Zeitung).

• Une œuvre extrêmement profonde et émouvante, une œuvre poignante de vie, d’angoisse, tragique par le duel constant de l’intelligence et du cœur, et qui s’achève par un cri de foi sublime qui fait songer au Resurrexit de la Messe en ré de Beethoven, jaillissant des ténèbres de la mise au tombeau. (Revue de Lausanne).

• Michel Seuphor se révèle avec Douce Province comme celui de tous les jeunes écrivains d’aujourd’hui qui représente le mieux l’exigence contemporaine d’une renaissance spirituelle authentique. (Le Mémorial).

• Tous les débats qui nous ont passionnés ont ici leur écho, la France contemporaine y vibre avec toute son âme. Et à travers la peinture des types les plus divers, une dominante : cette dure conquête, d’une fidélité à l’esprit. Ce n’est pas seulement un beau livre et un témoignage authentique, mais aussi un hommage à la pure énergie du cœur. (Henri Lemaitre, Positions)

Douce province

Michel Seuphor, Marguerat, Lausanne, 1941

Douce province

Michel Seuphor, Marguerat, Lausanne, 1941

La maison claire ou les trois faces de la vie attentive

Michel Seuphor, Éditions le livre français, 1943

LA MAISON CLAIRE OU LES TROIS FACES DE LA VIE ATTENTIVE

Extrait
LA PAROLE

« Le verbe est un cri d’abord. Un cri sauvage de peur, d’amour, d’admiration, de haine. En s’agrippant à la crinière on le monte, puis on le dompte peu à peu. Ne vous contentez pas des crinières : mettez la bride à votre cri, vous irez droit, vous irez loin. Mais que le cri reste cri, que sa force demeure et son ardeur, et sa passion de courir. Il y a des écrivains de tout repos qui se promènent en phaéton, en omnibus, en tilbury, et qui ne sortent que par beau temps. Il en est même qui ont toute une écurie de vieille sagesse toujours endimanchée, et un cocher et des valets de pied. Ils n’ont rien à dire et tuent le temps divin. Le monde les récompense royalement par les vertus rentières qu’ils cultivent, pour leur assassinat. Mais la vie court là-bas que leur œil paresseux ne peut plus suivre, ne peut même plus apercevoir, et le cri, à leur oreille bouchée, est un très négligeable murmure, un balbutiement naïf (va-t-en mendier ailleurs !). Et quelquefois ce murmure les enterre avant qu’ils ne soient morts. »

Extraits de presse diffusés lors de la parution en 1943

• Ce livre est un chef d’œuvre. Il l’est, au sens ancien et plein du mot ; c’est l’œuvre d’un homme en pleine possession de ses moyens, c’est l’œuvre exactement réalisée, dans son cadre et le but visé ; c’est, humainement parlant, vu et dit parfaitement (André Druelle)

• L’œuvre de Michel Seuphor touche le cœur et l’esprit. J’ai dit qu’il fallait la recevoir comme un témoignage. Et bien ! Témoignage de la plus entière sincérité, poignant, dru, témoignage d’un chrétien dans le siècle, sauvant son âme en la perdant selon toute la rigueur du précept évangélique, ramant contre le siècle, s’arcboutant à la Croix et participant à son scandale : tel qu’il est. (Luc Estang, La Croix).

LA MAISON CLAIRE OU LES TROIS FACES DE LA VIE ATTENTIVE

Extrait
LA PAROLE

« Le verbe est un cri d’abord. Un cri sauvage de peur, d’amour, d’admiration, de haine. En s’agrippant à la crinière on le monte, puis on le dompte peu à peu. Ne vous contentez pas des crinières : mettez la bride à votre cri, vous irez droit, vous irez loin. Mais que le cri reste cri, que sa force demeure et son ardeur, et sa passion de courir. Il y a des écrivains de tout repos qui se promènent en phaéton, en omnibus, en tilbury, et qui ne sortent que par beau temps. Il en est même qui ont toute une écurie de vieille sagesse toujours endimanchée, et un cocher et des valets de pied. Ils n’ont rien à dire et tuent le temps divin. Le monde les récompense royalement par les vertus rentières qu’ils cultivent, pour leur assassinat. Mais la vie court là-bas que leur œil paresseux ne peut plus suivre, ne peut même plus apercevoir, et le cri, à leur oreille bouchée, est un très négligeable murmure, un balbutiement naïf (va-t-en mendier ailleurs !). Et quelquefois ce murmure les enterre avant qu’ils ne soient morts. »

Extraits de presse diffusés lors de la parution en 1943

• Ce livre est un chef d’œuvre. Il l’est, au sens ancien et plein du mot ; c’est l’œuvre d’un homme en pleine possession de ses moyens, c’est l’œuvre exactement réalisée, dans son cadre et le but visé ; c’est, humainement parlant, vu et dit parfaitement (André Druelle)

• L’œuvre de Michel Seuphor touche le cœur et l’esprit. J’ai dit qu’il fallait la recevoir comme un témoignage. Et bien ! Témoignage de la plus entière sincérité, poignant, dru, témoignage d’un chrétien dans le siècle, sauvant son âme en la perdant selon toute la rigueur du précept évangélique, ramant contre le siècle, s’arcboutant à la Croix et participant à son scandale : tel qu’il est. (Luc Estang, La Croix).

La maison claire ou les trois faces de la vie attentive

Michel Seuphor, Éditions le livre français, 1943

Le visage de Senlis

Michel Seuphor, Le Pavois, Paris, 1947

+ Voir galerie poésie

Le visage de Senlis

Annonce

LE VISAGE DE SENLIS

Annonce de l’éditeur

La dédicace de l’ouvrage en donne tout de suite le climat : « à ceux qui ont connu la faim, à Paris, dans les temps d’abondance ». L’auteur nous déplace en 1931 dans un monde d’artistes, de littérateurs, de journalistes, à côté duquel il peint en contraste violent le milieu populaire où il fait vivre son héros, Henri Mézonges, un intellectuel déclassé en proie à la malchance continuelle. Ce jeu de contrastes se retrouve tout le long du livre et il semble bien que le souci majeur de Michel Seuphor a été d’atteindre l’émotion par des juxtapositions de thèmes de joie et de scènes de misère extrêmement poussée.
Deux tirades pathétiques, « le verbe et le mot » et la « lettre au directeur des choses vivantes », font éclater le cadre du récit, auquel pourtant elles s’incorporent étroitement, et l’élèvent à une puissante signification symbolique et philosophique.
Roman à thèse donc ? Cela importe peu. Ce qui est certain c’est que personne ne pourra lire cette histoire sans recevoir une forte secousse et sans être assailli ensuite par une foule de problèmes : oui ou non des êtres sont-ils morts de faim et de misère dans un temps où « on » nageait dans l’abondance ? Oui ou non un homme a-t-il le droit de vivre quand il ne veut pas « se débrouiller » ?
Oui ou non la société est-elle fondée humainement si elle doit être un bagne pour certains qui n’ont commis d’autres crimes que d’être bons et sans ruse ? Oui ou non le cas de Mézonges est-il plausible, peut-il se reproduire dans la société actuelle ? La réponse est angoissante, car Mézonges c’est un peu chacun de nous avec un peu plus de déveine. Et l’ouvrage apporte lui-même la solution du problème par le leitmotiv du délire de Mézonges que Seuphor a mis en capital et qui est comme l’aube de cette affreuse nuit où : « l’amour triomphe de toutes les misères ».
Il faut donc aimer l’homme avant même de vouloir le guérir, aimer avant que d’élaborer des systèmes sociaux et construire l’édifice sur l’amour d’abord. Telle sera la grande leçon de ce livre amer. Leçon donnée de façon exemplaire, car personne ne pourra ne pas aimer Mézonges, malgré ses petitesses et ses lâchetés, ses fautes, et à travers la souffrance intolérable de « l’homme de douleur » on trouvera l’amour de l’homme tout court.

196 pages. 129 Frs.

LE VISAGE DE SENLIS

Annonce de l’éditeur

La dédicace de l’ouvrage en donne tout de suite le climat : « à ceux qui ont connu la faim, à Paris, dans les temps d’abondance ». L’auteur nous déplace en 1931 dans un monde d’artistes, de littérateurs, de journalistes, à côté duquel il peint en contraste violent le milieu populaire où il fait vivre son héros, Henri Mézonges, un intellectuel déclassé en proie à la malchance continuelle. Ce jeu de contrastes se retrouve tout le long du livre et il semble bien que le souci majeur de Michel Seuphor a été d’atteindre l’émotion par des juxtapositions de thèmes de joie et de scènes de misère extrêmement poussée.
Deux tirades pathétiques, « le verbe et le mot » et la « lettre au directeur des choses vivantes », font éclater le cadre du récit, auquel pourtant elles s’incorporent étroitement, et l’élèvent à une puissante signification symbolique et philosophique.
Roman à thèse donc ? Cela importe peu. Ce qui est certain c’est que personne ne pourra lire cette histoire sans recevoir une forte secousse et sans être assailli ensuite par une foule de problèmes : oui ou non des êtres sont-ils morts de faim et de misère dans un temps où « on » nageait dans l’abondance ? Oui ou non un homme a-t-il le droit de vivre quand il ne veut pas « se débrouiller » ?
Oui ou non la société est-elle fondée humainement si elle doit être un bagne pour certains qui n’ont commis d’autres crimes que d’être bons et sans ruse ? Oui ou non le cas de Mézonges est-il plausible, peut-il se reproduire dans la société actuelle ? La réponse est angoissante, car Mézonges c’est un peu chacun de nous avec un peu plus de déveine. Et l’ouvrage apporte lui-même la solution du problème par le leitmotiv du délire de Mézonges que Seuphor a mis en capital et qui est comme l’aube de cette affreuse nuit où : « l’amour triomphe de toutes les misères ».
Il faut donc aimer l’homme avant même de vouloir le guérir, aimer avant que d’élaborer des systèmes sociaux et construire l’édifice sur l’amour d’abord. Telle sera la grande leçon de ce livre amer. Leçon donnée de façon exemplaire, car personne ne pourra ne pas aimer Mézonges, malgré ses petitesses et ses lâchetés, ses fautes, et à travers la souffrance intolérable de « l’homme de douleur » on trouvera l’amour de l’homme tout court.

196 pages. 129 Frs.

Le visage de Senlis

Michel Seuphor, Le Pavois, Paris, 1947

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Le visage de Senlis

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Le monde est plein d’oiseaux

Michel Seuphor, éditions HANC, 1968

LE MONDE EST PLEIN D’OISEAUX

Extrait

« – Quoi que je sens ? Et bien, ça, mon vieux Calf, quelque chose là en moi qui est aussi quelque chose de vivant dans le monde, vivant n’est pas le mot : une présence plus que la vie, en nous, dans tous les êtres, quelque chose qui nous pousse et nous traîne, quelque chose qui marche avec nous, qu’on ne peut pas connaître, c’est sûr, comme je te vois et te connais, mais qui est là quand même, qu’on peut sentir. Tu n’as jamais senti cela ?
–Si, fit doucement Calf. Les antennes de l’esprit.
–Non, mais rien d’intellectuel d’abord, continua Rammegoux emballé par ses idées. Cela, ça vient après. Pensez vient après sentir. On sent comme la présence de quelque chose. Quand je regarde un arbre, tenez, un des arbres du square, par la fenêtre, là, quelquefois ça me parle, il y a quelque chose entre l’arbre et moi, et je peux regarder des heures sans penser à rien et sans me fatiguer de regarder, et c’est comme si j’écoutais quelque chose, une musique, un dialogue secret, que sais-je, mais il y a quelque chose que je sens très bien, un contact entre l’arbre et moi. Je ne peux pas dire quoi mais il se passe quelque chose entre cet arbre et moi, je sens quelque chose qui est commun entre lui et moi, la présence d’un être. Cela t’échappe, à toi ?
–Non, oh ! mais pas du tout, dit Calf, de plus en plus intimidé par cette simplicité par cette révélation de vie intérieure à laquelle il ne s’attendait pas. »

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LE MONDE EST PLEIN D’OISEAUX

Extrait

« – Quoi que je sens ? Et bien, ça, mon vieux Calf, quelque chose là en moi qui est aussi quelque chose de vivant dans le monde, vivant n’est pas le mot : une présence plus que la vie, en nous, dans tous les êtres, quelque chose qui nous pousse et nous traîne, quelque chose qui marche avec nous, qu’on ne peut pas connaître, c’est sûr, comme je te vois et te connais, mais qui est là quand même, qu’on peut sentir. Tu n’as jamais senti cela ?
–Si, fit doucement Calf. Les antennes de l’esprit.
–Non, mais rien d’intellectuel d’abord, continua Rammegoux emballé par ses idées. Cela, ça vient après. Pensez vient après sentir. On sent comme la présence de quelque chose. Quand je regarde un arbre, tenez, un des arbres du square, par la fenêtre, là, quelquefois ça me parle, il y a quelque chose entre l’arbre et moi, et je peux regarder des heures sans penser à rien et sans me fatiguer de regarder, et c’est comme si j’écoutais quelque chose, une musique, un dialogue secret, que sais-je, mais il y a quelque chose que je sens très bien, un contact entre l’arbre et moi. Je ne peux pas dire quoi mais il se passe quelque chose entre cet arbre et moi, je sens quelque chose qui est commun entre lui et moi, la présence d’un être. Cela t’échappe, à toi ?
–Non, oh ! mais pas du tout, dit Calf, de plus en plus intimidé par cette simplicité par cette révélation de vie intérieure à laquelle il ne s’attendait pas. »

Le monde est plein d’oiseaux

Michel Seuphor, éditions HANC, 1968

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